Energie, environnement
L’Europe se mobilise autour de la plateforme Safers pour mieux lutter contre les incendies de forêt
En tout ce sont 14 partenaires issus de 7 pays européens : l’Italie, la Grèce, la Finlande, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Espagne qui se sont réunis de façon virtuelle les 8 et 9 octobre derniers sous l’égide de la fondation Links basée à Turin en Italie, pour la lancement de la plate-forme Safers (Approches structurées pour les situations d’urgence liées aux incendies de forêt dans les sociétés résilientes), destinée à « réaliser un système complet de gestion des urgences » pour mieux lutter contre les incendies de forêt.
Pour la France, les 2 partenaires sont le Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Haute-Corse basé à Furiani et le SEMIDE*, Système Euro-Méditerranéen d’Information sur les savoir-faire dans le Domaine de l’Eau basé à Sophia Antipolis.
Les feux de forêt : Un défi mondial
À l’échelle mondiale, des incendies massifs ont balayé les forêts et d’autres paysages à un rythme alarmant, entraînant la perte de vies humaines, la destruction de maisons et la biodiversité, ainsi que l’émission des millions de tonnes de CO2 avec d’autres polluants et d’autres impacts destructeurs. De la Russie au Brésil, de l’Indonésie au Canada et aux États-Unis, de l’Europe, d’Israël et du Liban jusqu’au Groenland, les incendies de forêt sont devenus plus fréquents et plus graves. Ainsi en 2019, 12 millions d’hectares de forêt ont été brûlés en Amazonie. Aux États-Unis, et plus précisément en Californie cette année, les incendies ont brûlé plus de 1,5 million d’hectares, détruisant plus de 8 000 structures, faisant au moins 31 morts. En Europe, en 2019, la chaleur intense et la sécheresse ont contribué à la propagation de plus de 1 600 incendies, soit plus de trois fois la moyenne de la décennie, la France et l’Espagne ayant enregistré un nombre d’incendies plus élevé que d’habitude. Par conséquent, la nécessité d’une gestion efficace des situations d’urgence liées aux incendies de forêt s’imposait et était devenue très cruciale, en particulier lors d’une pandémie.
Safers : une plateforme européenne pour mieux gérer les situations d’urgence
Pour répondre à ce défi mondial, l’Union européenne a donc décidé de financer le projet Safers qui démarre ce mois-ci pour une période de 3 ans dans le cadre d’une mission visant à aider les sociétés à devenir plus résilientes au cours des phases clés du cycle de gestion des situations d’urgence liées aux incendies de forêt.
Safers va agréger une très grande quantité de données provenant de satellites telles que les données d’observation de la Terre et les services offerts par le programme Copernicus de l’UE, des données provenant des réseaux sociaux et d’autres applications utilisées par les citoyens ainsi que par le personnel d’urgence, des données en temps réel fournies par des capteurs précis pour détecter la fumée ou les incendies. Un algorithme avancé basé sur l’intelligence artificielle sera utilisé pour générer des cartes de risques et des alertes précoces dans la phase de préparation, estimer l’extension des feux de forêt et leur propagation en fonction des conditions météorologiques et du sol prévues en phase d’intervention, calculer les impacts d’un feu éteint en termes de pertes économiques et suivre la récupération des sols dans la phase post-événement.
Le projet rassemblera toutes ces données et services sur une plateforme ouverte pour la gestion des feux de forêt et validera les services dans le cadre de 4 pilotes comprenant des démonstrations sur le terrain en Italie, en France, en Espagne et en Grèce.
Doté d’un budget de 3,25 M€ sur 3 ans, Safers est cofinancé principalement par l’UE (2,899 M€), dans le cadre du programme européen Horizon 2020, et les quatorze partenaires.
*Le Système Euro-Méditerranéen d’Information sur les savoir-faire dans le Domaine de l’Eau est une initiative du partenariat Euro- Méditerranéen qui supporte la coopération dans le secteur de la gestion de l’eau en coordination avec les Ministères en charge de l’eau des 41 pays de l’Union pour la Méditerranée. Opérationnelle depuis fin 1999, son Unité Technique est basée à Sophia Antipolis, dans les locaux de l’Office International de l’Eau.
Ecosystème
Marseille : Interxion s’engage aux côtés du Parc National des Calanques pour la protection de l’environnement
Principal fournisseur européen de solutions de datacenters de colocation neutre vis-à-vis des opérateurs télécoms et des fournisseurs de cloud, Interxion France annonce s’engager auprès du Parc national des Calanques, le 1 er parc national péri-urbain d’Europe, pour un partenariat multi-projets visant la protection de l’environnement. C’est dans le cadre du programme de mécénat Entrepreneurs pour la Planète, qu’Interxion mettra à disposition du Parc national des Calanques, ses compétences ainsi que son expertise pour développer des solutions à impact positif pour l’environnement et le territoire.
‘’Nous engageons nos compétences, capacités techniques et technologiques aux côtés du parc, afin de les aider à répondre à des enjeux majeurs tels que l’hyper-fréquentation des sites naturels et leur protection’’ explique Fabrice Coquio, président d’Interxion France. ‘’Nos équipes respectives travaillent aujourd’hui de concert pour délivrer des projets à impact positif et concret à l’échelle locale. Il est clé pour Interxion d’agir au plus près de nos sites de data center en soutenant des projets environnementaux’’.
En tant qu’opérateur de datacenters, Interxion est engagé depuis de nombreuses années pour réduire son impact environnemental. L’entreprise du Groupe Digital Realty, a ainsi récemment annoncé être neutre en carbone (scope 1 et 2) depuis fin 2020.
Parc national des Calanques : 3 millions de visiteurs par an
Créé en 2012, le Parc national des Calanques, avec près de 8 500 hectares terrestres et 43 500 hectares marins, a pour mission de protéger, accueillir et transmettre aux générations futures les patrimoines exceptionnels de son territoire. Niché au cœur de la Métropole Aix-Marseille Provence,
Il est le seul parc national péri-urbain d’Europe et le 10ème parc national français, il figure parmi les hotspots mondiaux de biodiversité et abrite 200 espèces protégées à terre et en mer. Il enregistre près de 3 millions de visiteurs à terre et en mer par an. Un chiffre, en constante augmentation, qui n’est pas sans avoir de répercussion sur l’environnement et le patrimoine associé.
‘’Le principal enjeu est celui de la fréquentation croissante qui impacte les milieux naturels. Également, la mobilisation citoyenne autour de la biodiversité ; l’homme fait partie de la nature et les Parcs nationaux sont des territoires pour la recherche, l’éducation et la médiation’’ précise François Bland, directeur du Parc national des Calanques. ‘’Nous avons choisi de rejoindre le mouvement Entrepreneurs Pour La Planète car il propose d’unir et de mobiliser l’ensemble des forces vives d’un territoire pour trouver de nouveaux modèles où « économie » et « écologie » ne s’opposent pas. La diversité des regards est importante.’’
Une centaine de projets pour protéger l’environnement
A l’origine de la collaboration entre Interxion et le Parc National des Calanques, l’association d’intérêt général Entrepreneurs Pour La Planète. Lancé en 2019, l’association est un mouvement philanthropique dédié à la protection de l’environnement grâce à des actions de mécénat de compétences entre chefs d’entreprise et porteurs de projet d’un même territoire. La solution : mettre en relation des chefs d’entreprise désireux de s’engager pour une cause environnementale, et des porteurs de projet en quête de savoir-faire entrepreneurial pour pérenniser et développer leur activité. En moins d’un an, l’association a réussi son pari puisqu’elle héberge déjà plus d’une centaine de projets sur sa plateforme dont la moitié est accompagnée. Elle se déploie également au-delà de la région Sud, en Ile-de-France et depuis peu, en régions Rhône-Alpes et Grand Est. Enfin, elle a reçu en novembre 2020 le label de Partenaire Engagé pour la Nature, créé à l’initiative de l’agence Française de la Biodiversité (OFB) et du Ministère de la transition écologique, une reconnaissance supplémentaire pour son engagement en faveur de la protection de la biodiversité et du vivant.
www.interxion.fr.
http://www.calanques-parcnational.fr/fr
https://entrepreneurspourlaplanete.org/
Ecosystème
Aubagne : Next Blue Tech lève des fonds pour produire, commercialiser et exporter sa trottinette des mers
Peut-être l’avez-vous déjà essayé l’été dernier sur les plages de la Région Sud, de Corse, aux Antilles ou aux Baléares ? Là où une quinzaine de loueurs la proposait et où une centaine d’exemplaires a été vendue ! Ou peut-être l’avez-vous tout simplement vu, la toute première trottinette électrique des mers baptisée BlueWay !
Un tour de table espéré de 1,5M€
BlueWay, c’est le pari lancé par la start-up Next Blue Tech qui vient de quitter Meyreuil pour Aubagne où elle a implanté un nouveau centre de production d’une capacité de 1000 unités par an. L’entreprise provençale qui conçoit des loisirs nautiques à propulsion électrique soucieux de l’environnement (notamment un scooter des mers électrique à foils du nom d’eSeaRider sur lequel elle travaille depuis sa création en 2017) souhaite accélérer son développement en s’appuyant sur son produit phare qu’est devenu BlueWay. Avec 100 trottinettes des mers commercialisées en 2020, elle espère atteindre les 800 ventes en 2021 et s’exporter en Espagne, en Italie, en Egypte, aux Emirats Arabes, aux Etats-Unis ou encore au Canada. Pour cela, la start-up organise un tour de table et entend réunir 1,5 millions d’euros auprès de différents investisseurs, fonds ou acteurs privés.
Une innovation provençale respectueuse de l’environnement
BlueWay, c’est une nouvelle expérience en mer, une invitation à découvrir le littoral, à faire des balades. Rien à voir avec la vitesse d’un scooter des mers. D’un poids de 35 kilogrammes auxquels il faut ajouter 11,5 kg de batterie, la trottinette est propulsé à 7 km/h par un moteur à hélice silencieux (350 W) immergé sous la coque sous forme d’un pod et une batterie électrique étanche qui lui confèrent une autonomie de huit heures. Pas de bruit de moteur, pas de fumée, l’accent est mis sur un loisir 100 % écologique. Grâce à sa large planche (2,50 x 1,05 de large), similaire à celle d’un paddle classique, et à son guidon, doté d’une gâchette pour accélérer, cette trottinette électrique garantit une grande stabilité. Insubmersible et géolocalisée, elle est 100% recyclable. Le BlueWay peut être utilisé par toutes les tranches d’âge, de 5 à 85 ans. Jusqu’à trois personnes peuvent monter dessus, à condition de ne dépasser les 150 kg.
Vendu à un prix d’environ 5000 euros, le BlueWay était aussi loué 30 € de l’heure. Cet été, à n’en pas douter, il ne laissera personne indifférent. Pour les loueurs, c’est un produit très attractif qui apporte une nouvelle clientèle et une offre inédite pour les utilisateurs.
Vidéo de présentation de la trottinette des mers
Ecosystème
Nice : une navette autonome testée sur la Z.I. de Carros-Le Broc pour une mise en circulation à l’horizon 2022
A Nice, la voiture sans chauffeur est devenue réalité ! Un véhicule électrique 100% autonome est entré en phase de tests dans la zone industrielle de Carros-Le Broc, en périphérie de Nice. Le maire de Nice Christian Estrosi, également président de la Métropole Nice Côte d’Azur et président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a présenté le 15 janvier dernier dans les locaux de l’IMREDD, l’Institut méditerranéen du risque, de l’environnement et du développement durable, la navette Milla Pod qui peut embarquer jusqu’à six personnes. Longue de 4 mètres 14, large de 1 mètre 60, doté d’un châssis en aluminium pour un poids de 1 760 kilos à vide, Milla Pod offre une autonomie de 100 kms pour une vitesse maximum de 50 km/h. Son expérimentation sur la zone industrielle de Carros a fait l’objet d’une convention signée le 14 Février 2020 entre la Métropole, l’IMREDD, le CAIPDV*, la Banque des Territoires et la Région Sud.
Développer une offre de transport à la carte
La navette Milla Pod, construite par le groupe Milla implanté à Meudon dans les Hauts-de-Seine, est déjà opérationnelle depuis un an à Aix-en-Provence. Connue sous le nom de ‘’La Demoiselle’’, elle relie la gare TGV à la zone d’activité de la Duranne soit un parcours de dix kilomètres.
A Nice, elle desservira à l’horizon 2022 la zone industrielle de Carros, la plus importante de l’est du département, avec 550 entreprises et plus de 11 000 salariés dont 85 % d’entre eux utilisent leur voiture personnelle.
‘’On veut faciliter la vie des usagers dans leurs déplacements‘’, lance le Pr Pierre-Jean Barre, directeur de l’IMREDD. ‘’On veut permette d’éviter à une personne d’emprunter une voiture pour effectuer deux kilomètres pour se rendre au premier tram par exemple. Le véhicule pourra également transporter un usager qui souhaite prendre un vélo bleu vers un endroit où des vélos sont disponibles’’, détaille encore Pierre-Jean Barre.
‘’La navette électrique autonome qui sera testée dans la zone industrielle de Carros-Le Broc va offrir des analyses déterminantes en matière de mobilité douce et de transport à la carte. Ce sont des projets comme celui-ci qui vont nous permettre d’atteindre l’objectif européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % pour 2030’’ avance Christian Estrosi pour qui la mobilité de demain passe par les véhicules autonomes, c’est-à-dire sans conducteur, et électriques, donc non polluants. Cette innovation s’inscrit dans cette démarche. Elle a été pensée pour compléter une offre de mobilité qui existe déjà au sein de la métropole azuréenne, et pour répondre aux besoins des usagers. Pour le maire de Nice, l’avenir du véhicule sans chauffeur, c’est le transport à la carte. ‘’Plutôt que de faire circuler des bus vides à heures fixes, nous pourrions proposer une application téléchargeable permettant aux voyageurs de programmer leurs trajets à bord des navettes sans conducteur’’, explique l’élu.
Une navette sans chauffeur mais avec un superviseur à bord
Ce sont les chercheurs de l’IMREDD qui testeront la navette, son autonomie, sa capacité de réaction au moindre incident. Les expérimentations se font en site propre, mais dans la vraie vie, il y a des vélos, des poussettes, des chiens, des voitures mal garées et les algorithmes des voitures autonomes ne prennent pas en compte toutes ces problématiques. La navette est équipée de capteurs mais aussi de caméras et de radars, pour capter toutes les données de la « vraie vie » et adapter la programmation de la navette. Encore aujourd’hui, les différents acteurs travaillent sur les algorithmes à intégrer dans l’engin pour le sécuriser. Selon la législation, un superviseur est obligé d’être présent à bord pour que la navette autonome puisse rouler. Il est directement relié à un opérateur en centre de contrôle. En mars prochain, un deuxième véhicule sera présenté, pouvant transporter jusqu’à 18 personnes, tel un minibus électrique.
Concrètement, après les différents aménagements à faire dans la zone industrielle pour une pratique optimale, en 2022, un usager pourra appeler, à travers une application smartphone, la navette pour l’emmener au lieu de son choix.
Il faudra néanmoins que cette expérimentation soit validée par la métropole, qui accompagne et finance le projet à hauteur de 750.000 euros (sur un total de plus de 4,5 millions d’euros).
* CAIPDV : Côte d’Azur Industries Plaine Du Var – Union des Clubs d’entreprises de la Plaine du Var dont le but de promouvoir les sites d’activités industrielles, logistiques ou artisanales de la Plaine du Var et des environs et de favoriser le développement de leurs entreprises.
La navette électrique autonome MILLA POD from MILLA POD on Vimeo.