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Tribune | BIG 2020 : Une édition placée sous le signe du renouveau

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Le 1er octobre, s’est tenu à l’Accor Arena de Paris une édition inédite du plus grand évènement de rencontres entrepreneuriales d’Europe, BIG 2020, au format adapté à la crise sanitaire puisque l’intégralité des ateliers et conférences pouvaient être suivis à distance sur le site de Bpifrance. Une édition digitale, consacrée à la relance des entreprises, dans laquelle il a beaucoup été question d’adaptation, d’accélération de la transformation, et qui a fait la part belle au numérique.

risingSUD vous propose le décryptage d’un échantillon de conférences consacrées aux leviers de sortie de crise et à la relance.

Si en cette fin d’année la majorité des entreprises ont repris leur activité, le retour à une activité normale n’est pas prévu avant 2022 précise Michel LE BOUDEC, directeur du Centre d’affaires Société Générale Ile-de-France Sud-Est. En effet, les entreprises sont encore en majorité en mode survie et manquent de visibilité pour la reprise, entre incertitude sur les résultats de l’élection présidentielle américaine, le Brexit ou encore les fluctuations du cours du pétrole. Marc EDET, directeur commercial du commerce international de la Société Générale va dans le même sens en précisant que la récession pour 2020 est déjà prononcée mais que contrairement aux crises classiques, le rebond économique n’est pas encore planifiable. Selon lui, il est encore trop prématuré pour annoncer une reprise de l’activité, bien que des signaux encourageants sur le taux de chômage ou encore l’investissement soient observés. Alors comment les entreprises peuvent-elles survivre en ces temps incertains ?

Elles doivent se réinventer. Selon Michel LE BOUDEC, beaucoup d’entreprises sont en réflexion stratégique. La crise sanitaire a coupé les entreprises de leurs fournisseurs, elle les a éloignés de leurs clients et les a empêchés de maintenir leurs habitudes de production. Les entreprises de toute taille ont dû revoir leur business model et leur supply chain. De plus, la rapidité et l’intensité de la crise les ont forcés à réagir vite.

Tout d’abord, la crise a agi comme un accélérateur dans la prise en compte du numérique dans l’activité des entreprises. Un point de vue que défendent François-Xavier DE THEULLOY, référent expert Industrie du Futur à Bpifrance, Alexandre POINTARD, Technology Officer chez Alliance Industrie du Futur et Marcos LIMA, directeur du programme MSc à SKEMA Business School. En effet, ces derniers mènent depuis le déconfinement une étude sur la transformation numérique des entreprises industrielles labellisées « Vitrine de l’industrie du futur » et ils constatent la nécessité de maîtriser les outils numériques pour être compétitif. Selon Marc EDET, la crise a permis « d’accélérer la digitalisation des entreprises qui en étaient capable et a servi d’opportunité pour celles qui n’y avaient pas pensé ». Toujours selon ce dernier, le confinement a permis de généraliser la dématérialisation des démarches administratives. Enfin, il ajoute que la digitalisation de l’activité joue un rôle important puisque le e-commerce est un outil non négligeable d’internationalisation des entreprises.

Les entreprises ont aussi dû repenser leur marché. Pour Marc EDET, « l’international est un levier de développement qui n’est plus un complément » et qui doit être intégré au business model des entreprises dès leur création. Il souligne d’ailleurs l’évolution des mentalités chez les nouvelles générations d’entrepreneurs qui n’ont plus peur de se lancer dès le début de leur activité à l’assaut des marchés internationaux, mieux aidés il est vrai par les dispositifs d’accompagnement dont disposent aujourd’hui les entreprises tel que Team France Export.

Le système de management a aussi évolué. Alexandre POINTARD insiste ainsi sur la nécessité de s’appuyer sur un « mix entre réseau historique et approche numérique ». Si les entreprises étudiées utilisaient déjà les outils numériques avant la crise, le confinement a fait émerger l’importance du facteur humain. En effet, elles ont dû être réactives et faire preuve d’intelligence humaine sur l’optimisation de la production. Par ailleurs, Alexandre POINTARD, François-Xavier DE THEULLOY et Marcos LIMA ont observé qu’une plus grande motivation des collaborateurs permet de développer plus facilement les compétences et que le bien-être au travail a permis une meilleure productivité. Pour développer cela, les entreprises se sont donc appuyées sur un système de leadership participatif ainsi qu’une plus grande flexibilité du travail, ce qui a favorisé la créativité, la réactivité et l’agilité. Coupler les savoir-faire et la capacité d’innovation des collaborateurs avec l’automatisation et la transformation numérique ont donc permis aux entreprises d’être plus agiles et de s’adapter aux besoins.

Il apparaît que la crise a également servi de période de réflexion sur les thématiques sociales et environnementales car elle a accéléré la prise de conscience à la fois des consommateurs, des salariés et des financeurs. Pour Marc EDET, « le niveau d’exigence de la population a changé » et le gouvernement ne s’y est pas trompé puisqu’un tiers du plan de relance est consacré à l’économie durable. Frédéric VIET, président du groupe Rougnon, souligne la prise en compte de la rénovation des bâtiments dans le plan de relance puisque le secteur du bâtiment représente presque la moitié de la consommation énergétique et que la transition écologique y est un enjeu majeur mais également un levier d’emplois important. Pour lui, le moment est opportun pour les entreprises du secteur de se concentrer sur ces nouvelles priorités d’autant plus que la France dispose des techniques, du cadre législatif et maintenant des aides financières nécessaires pour mettre en œuvre ce changement. Pour Pierre ABADIE, co-responsable de la transition énergétique chez Tikehau Capital, la crise sanitaire est « une opportunité d’investir dans quelque chose de plus résilient, notamment avec la relocalisation et la transition énergétique » qui va devenir « un facteur de compétitivité ».

La relocalisation est également un sujet qui a été largement abordé lors de cette journée. Arnaud MONTEBOURG, ancien ministre de l’Economie, la voit comme « une composante de la relance », pour laquelle « une procédure exceptionnelle doit être engagée (…) d’où la nécessité de prendre des risques ». Pierre ABADIE va dans ce sens et présente l’automatisation, la digitalisation et la transition énergétique comme les trois leviers de la relocalisation. Isabelle MEJEAN, meilleure jeune économiste 2020 est quant à elle favorable à une taxe carbone tandis que Bernard GAINIER, président de PwC France penche plutôt pour des taxes douanières à l’entrée de l’Europe. Par ailleurs, il partage son point de vue avec Dominique CARLAC’H, vice-présidente et porte-parole du MEDEF sur la nécessité des pays européens à se regrouper et à mettre en avant la puissance de leur marché pour développer une souveraineté européenne. Pour cela, Dominique CARLAC’H précise la nécessaire conciliation des politiques industrielles et numériques avec le libre-échange au sein de l’espace européen. Si l’Europe doit définir les investissements d’avenir et répartir les rôles et responsabilités de chacun, Bernard GAINIER rappelle que c’est à l’Etat, en tant que garant de l’attractivité nationale, de définir les modes de production.

Outre ces mesures d’adaptation, le financement est également un enjeu de survie pour les entreprises. Les différents intervenants sont en accord pour dire que le plan de relance est adapté pour gérer les urgences et faire repartir l’économie le plus vite possible mais la question de la mise en pratique de ce plan les laisse songeurs, voire perplexes. Pour Isabelle MEJEAN, beaucoup d’argent a été engagé mais les objectifs sont eux aussi nombreux. Comme Dominique CARLAC’H, elle se pose la question de la gouvernance de ces fonds face à la multitude des décideurs publics, et propose une évaluation au cas par cas de la rentabilité de la dépense publique. De son côté, Michel LE BOUDEC s’est longuement penché sur une mesure phare du plan de relance : le Prêt Garanti par l’Etat (PGE). Il estime que cette aide à court terme « peut s’avérer piégeuse » et que les discussions entre banques et entreprises pour étaler la dette du PGE seront nombreuses car bon nombre d’entreprises ne pourront pas rembourser cette dette dans les délais impartis. Il souligne également la difficile visibilité du taux de retour sur investissement et la nécessité pour les investisseurs de prendre des risques et d’avoir une vision sur le long terme. Devant le besoin en fonds propres des entreprises et leur nécessité d’investir pour innover, l’idée d’un financement par les particuliers, présentée par le gouvernement le 30 septembre, lui semble une bonne solution pour soutenir le tissu industriel français. Le directeur du Centre d’affaires Société Générales Ile-de-France Sud-Est conclut alors que « 2021 sera un juge de paix pour les entreprises ».

Retrouvez toutes les conférences BIG 2020 sur https://big.bpifrance.fr/fr/sessions

La relance : quel accompagnement et leviers pour la croissance ?

Intervenants : Michel LE BOUDEC (directeur du Centre d’affaires Société Générale Ile-de-France Sud-Est), Marc EDET, (directeur commercial du commerce international, Société Générale)

Retrouvez cette conférence sur : https://big.bpifrance.fr/fr/onlinesession/5b06b723-7301-eb11-96f5-000d3a210810

La rénovation thermique du bâtiment, pierre angulaire de la relance post-Covid et de la transition énergétique en France

Intervenants : Pierre ABADIE (co-responsable stratégie de transition énergétique, Tikehau Capital), Frédéric VIET (Président du groupe Rougnon)

Retrouvez cette conférence sur : https://big.bpifrance.fr/fr/session/9f54fc20-f900-eb11-96f5-0003ff298365

Rebondir grâce à l’industrie du futur

Intervenants : François-Xavier DE THIEULLOY (référent expert Industrie du Futur, Bpifrance)Marcos LIMA (directeur du programme MSc, Skema)Alexandre POINTARD (Technology Officer, Alliance Industrie du Futur)

Retrouvez cette conférence sur : https://big.bpifrance.fr/fr/session/68df43bc-50e8-ea11-8b03-000d3a217408

Relocalisation et industrialisation : voies de sortie de crise ?

Intervenants : Dominique CARLAC’H (vice-présidente et porte-parole du MEDEF)Bernard GAINIER (Président de PwC France et Maghreb)Philippe MARTIN (professeur d’économie à Sciences Po, Le Cercle des Economistes)Isabelle MEJEAN (professeure, Ecole Polytechnique, Meilleure jeune économiste 2020)Arnaud MONTEBOURG (Président de Bleu Blanc Ruche)

Retrouvez cette conférence sur : https://big.bpifrance.fr/fr/session/0686e233-aff1-ea11-96f5-0003ff29803d

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TRIBUNE : ‘’L’œil de risingSUD’’ : CES 2021 – Focus sur les tendances de demain sur la mobilité et la santé

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Du 11 au 14 janvier dernier, s’est tenu comme chaque année le plus grand salon mondial de l’innovation technologique : le Consumer Electronics Show, plus communément appelé le CES. Loin de l’habituelle agitation de Las Vegas, les acteurs de la tech se sont pour la première fois retrouvés en visioconférence, pandémie oblige. Pas de quoi faire peur à ces précurseurs de la tech, même si les interactions ont évidemment été plus difficiles dans ce contexte.
risingSUD y était et vous propose aujourd’hui le décryptage d’un échantillon de conférences sur les thèmes de la santé numérique et de la mobilité du futur.

  1. La santé numérique

Avec la pandémie de la COVID-19, c’est tout le milieu médical et hospitalier qui a été bouleversé et les nouvelles solutions de santé numérique ont connu un fort engouement et se sont retrouvées sur le devant de la scène. La digitalisation des soins médicaux, la gestion des données qui en découle ainsi que les questions de vie privée et de transparence se sont retrouvées au centre de l’attention lors du CES version 2021.

Ces nouvelles manières d’appréhender la santé permettent de répondre aux problèmes majeurs que suscitent le secteur. Aloha MCBRIDE, Global Health Leader à Ernst & Young (EY), met en avant le coût trop élevé des soins et leur accès inégal selon les pays.  Elle illustre son propos avec un chiffre : l’espérance de vie dans les pays les moins développés est en moyenne de 62 ans contre 81 ans dans les pays développés. Si la pandémie actuelle a mis en lumière les lacunes des systèmes de santé des pays du monde entier, Randy KELLOG, PDG de Omron Healthcare, affirme qu’elle a aussi obligé ceux-ci à se tourner vers de nouvelles solutions comme la télémédecine. L’autre perspective d’avenir pour le secteur c’est l’usage de l’intelligence artificielle (IA) qui, comme l’explique Kerry HARESIGN, Directrice de Technology & Standards, permet un abaissement des coûts et une amélioration du traitement des patients.

Le futur de la médecine est axé sur le numérique, et le CES a donné un coup de projecteur sur certaines entreprises particulièrement innovantes dans le secteur.  Ashley TUAN, Vice President Medical Devices de Mojo Vision a présenté une lentille de contact connectée. Cette dernière affiche via un écran miniature des images ou du texte au centre du champ de vision pour décrire à la personne l’environnement dans lequel elle se trouve.

Charles FISHER, expose la technologie « Digital Twin » qui, selon lui, va révolutionner les essais cliniques qu’il juge « trop longs et trop coûteux ». Cette technologie combine l’apprentissage automatique (permis par l’IA) et l’usage de données pour diviser par deux à la fois la durée des essais et le nombre de patients testés.

Parmi les innovations médicales présentées au CES, on retrouve aussi celle pensée par Brainworks pour mesurer les symptômes de la COVID-19. Selon Philip ALVELDA, le PDG de la société, la technologie « permet de mesurer automatiquement vos signes vitaux à l’aide de l’appareil photo de votre téléphone » et vous propose un questionnaire complémentaire diagnostiquant vos symptômes. Le PDG souhaiterait par la suite utiliser cette technologie pour fournir un « pass santé » donnant l’accès ou non à des lieux partagés tels que les entreprises ou les écoles.

Toutes ces innovations présentent un fort intérêt mais nécessitent l’utilisation des données de santé des patients. Dr Bettina EXPERTON, PDG de Humetrix, vante la télémédecine mais rappelle qu’elle se fait souvent en interaction avec un médecin qui ne connaît pas le patient. Elle ajoute : « plus les données partagées avec ce médecin seront nombreuses et précises, plus il sera en mesure de prescrire le traitement adapté ». Les innovations mentionnées ci-dessus fonctionnent grâce aux données et les difficultés gravitant autour de ce sujet sont nombreuses. Selon Pat BAIRD, Regulatory Head of Global Software Standards chez Philips, une difficulté essentielle et propre aux données médicales réside dans leur qualité. Il explique que chaque donnée est biaisée et que pour qu’elle soit valable et utilisable, il est primordial de savoir comment, quand et sur quel patient elle a été extraite.

Chirstina SILCOX, travaillant au département de santé numérique au Duke-Margolis Center for Health Policy le dit clairement : « les données c’est compliqué pour l’instant ». Krishna CHERIAT, Head of Digital, Data and Analytics à Zoetis, précise que les fuites de données ont provoqué une défiance croissante de la part des citoyens envers les nouvelles technologies. Les données sont au cœur du progrès médical et leur partage, leur stockage et leur utilisation nécessitent de multiples améliorations.  Certaines entreprises axent d’ailleurs leur développement sur la sécurisation et le stockage des données, c’est le cas de Randy KELLOG, PDG de Omron Healthcare qui investit fortement sur la sécurisation du déplacement des données. Il en est de même pour Bettina EXPERTON et son entreprise Humetrix qui chiffre les données et les stocke uniquement sur leurs appareils en local et non sur le Cloud.

La sécurisation des données est un sujet sur lequel les entreprises s’investissent mais le problème c’est qu’elles se confrontent à une forte défiance des patients et des consommateurs. Pour renouer avec leur confiance, Jesse EHRENFELD, Président du conseil de la Trustees-American Medical Association, préconise d’instaurer un cadre réglementaire très précis autour de l’utilisation des données. Selon Neil GOMEZ, System Senior Vice President for Digital and Human Experience à CommonSpirit Health, la transparence est le meilleur moyen d’instaurer une relation de confiance, « il est de notre responsabilité d’informer les patients et consommateurs de l’utilisation qui est faite de leurs données ».

Neil GOMEZ place beaucoup d’espoir dans ces nouvelles solutions et pensent qu’elles permettront de personnaliser les soins octroyés aux patients. De son côté, Pat BAIRD espère que l’IA servira à réhumaniser les soins de santé en déchargeant les médecins des tâches qui pourront alors être exécutés par les machines.

En résumé, les problèmes autour de l’IA et des données sont divers mais les opportunités et bénéfices attendus dans le secteur sont immenses.

En région Sud, certaines entreprises présentes au CES cette année se positionnent sur ces défis. C’est le cas de Sensoria Analytics avec sa solution logicielle CardioSensys qui simplifie la détection de maladies cardiovasculaires et évite des accidents mortels ; et Xrapid avec ses 2 solutions awardés à savoir xRblood (un appareil de test sanguin à domicile) et xHale (un masque facial intelligent, léger et confortable offrant un fort niveau de protection).

  1. La mobilité du futur

Véhicules intelligents et connectés, modes de transports révolutionnaires, engins de chantier autonomes, mais aussi optimisation du trafic et des flux de mobilité… Les idées pour optimiser nos déplacements et améliorer notre bien-être ne manquent pas et devraient rapidement envahir notre quotidien.

Si les entreprises développent des produits différents, elles ont, en revanche, toutes le même leitmotiv pour y arriver : l’innovation. C’est le cas de Pioneer, multinationale initialement réparateur d’autoradio qui développe désormais des plateformes intelligentes et connectées. La société déploie des technologies bardées de caméras et de capteurs qui permettent d’adapter la vitesse d’un véhicule selon le trafic ou la topographie de la route. Ces technologies sont capables de repérer des obstacles, y compris dans les angles morts, et ainsi faire adopter les bons réflexes à la voiture. Schiro YAHARA, Président de l’entreprise, se félicite de la capacité de ses ingénieurs à s’adapter aux nouvelles technologies, exploitant au mieux les possibilités offertes par le Bluetooth ou la Wifi.

Pat LAVELLE, PDG de Voxx International Corp estime que l’innovation est vitale pour l’évolution de son entreprise car elle permet de répondre rapidement aux besoins. A sa création, en 1960, Voxx International Corp était spécialisée dans les alarmes de voiture, elle est désormais une référence mondiale des systèmes audios et vidéos embarqués.

Outre les sociétés historiques, de nouvelles entreprises se démarquent grâce à leurs innovations. C’est le cas de Virgin Hyperloop qui utilise la lévitation magnétique pour soulever et propulser une capsule évoluant dans des tubes sous vide. Si ces capsules conduisent moins de personnes que les modes de transports en commun existants, leur rapidité permet de combler ce déficit.

La société Aurora, fondée en 2017, s’est positionnée de son côté sur la conduite autonome, notamment dans le secteur de la logistique. Elle vient de racheter la division « conduite autonome » d’Uber et elle développe actuellement un capteur permettant d’analyser la vitesse des autres véhicules, y compris sur de grandes distances.

L’innovation est une part essentielle de la réussite sur le marché de la mobilité du futur mais la nécessité d’avoir des partenariats solides n’en n’est pas moins importante. En effet, à écouter les intervenants, on se rend vite compte de l’importance des GAFA dans le secteur. Ainsi, si Pat LAVELLE loue les partenariats historiques qui permettent à son entreprise de changer de secteurs plus facilement, il met l’accent sur le récent partenariat signé avec Amazon qui favorise l’extension de son réseau de distribution. Amazon se positionne comme un acteur clé du marché via le soutien qu’elle apporte à Aurora et Pioneer tandis que Google soutient de son côté Waymo, principal concurrent de Tesla sur le marché des voitures connectées et autonomes. YouTube ou Apple signent eux des contrats avec des constructeurs qui développent ainsi des voitures offrant les mêmes services qu’un smartphone.

Si l’imagination de ces entreprises n’a pas de limite, un facteur les freine encore dans leurs ambitions, au grand damne de leurs dirigeants : la législation. Finch FULTON, sous-secrétaire adjoint à la politique des transports des Etats-Unis et Rachel MACLEAN, sous-secrétaire d’Etat aux transports du Royaume-Uni, ont parfois dû tempérer les ardeurs des entrepreneurs, tout en mettant en avant les mesures mises en place par leurs gouvernements respectifs. Outil de mise en place de la décarbonation et présentant des avantages économiques et sociaux, les véhicules autonomes intéressent les décideurs politiques même si, comme le précise Finch FULTON, le secteur manque de transparence. Il souligne qu’il est essentiel que les entreprises partagent leurs recherches afin de gagner la confiance des consommateurs et faire adopter des règlementations. Son gouvernement a d’ailleurs récemment créé un site internet pour que les entreprises publient leurs recherches.

Au Royaume-Uni, le gouvernement regarde avec intérêt un marché qu’il estime à 47,5 milliards d’euros d’ici 2035 et 38 000 emplois à la clé. Rachel MACLEAN souligne les actions du gouvernement qui a mis en place un programme de soutien à l’innovation des transports et qui réfléchit actuellement à créer des voies réservées aux véhicules autonomes sur les autoroutes du pays.

Du côté des entreprises, David QUINALTY, Head of federal policy and governement affairs de Wayco apprécie le cadre légal qui permet à son entreprise de mener des essais réguliers de camions autonomes entre Dallas et Phoenix mais réfute les critiques internationales accusant les Etats-Unis d’être trop souples sur les normes sécuritaires des tests de véhicules autonomes. Par ailleurs, il estime que les politiques ont souvent du retard et se montrent trop frileux pour adopter de nouvelles normes. Il ajoute qu’une réglementation favorable est facteur de compétitivité pour le pays et que la concurrence saine du secteur assure des progrès sécuritaires. Finch FULTON rappelle que 50% des tests mondiaux de véhicules autonomes se font aux Etats-Unis.

Entre les fortes ambitions et innovations des acteurs et le besoin de garanties sécuritaires des politiques, la mobilité du futur n’a pas fini de faire parler d’elle. Une situation pleine d’espoir, résumée par David QUINALTY d’un malicieux « be quick but don’t worry » (soyez rapide mais ne vous inquiétez pas).

Dans notre région, plusieurs de nos entreprises ont fait parler d’elles au CES version 2021 : Green Systems Automotives, Maca et Kid’Venture.
La première pour sa Green Box Evo, un dispositif embarqué de conversion aux biocarburants pour deux-roues motorisés ; la seconde pour sa solution Eleven, un véhicule à écollage vertical électrique et alimenté par hydrogène, et enfin la troisième pour sa remorque innovante et connectée ECRINS pour le déplacement familial à vélo. 

Conférences écoutées :

  • Trust and The Impact of AI on Health Care

Intervenants : Kerry HARESIGN (Directrice Technology &Standards, Consumer Technology Association), Pat BAIRD (Regulatory Head of Global Software Standards, Philips), Jesse EHRENFELD (Président du conseil, Trustees-American Medical Association) et Chirstina SILCOX (Policy Fellow – Digital Health, Duke-Margolis Center for Health Policy).

  • Next-gen technologies to Transform Health Care

Intervenants : Jill GILBERT (Productrice du sommet « santé numérique » du CES), Philip AVELDA (PDG, Brainworks Foundry, Inc.), Charles FISHER (PDG, Unlearn.AI) et Aloha MCBRIDE (Global Health Leader, Ernst & Young).

  • Fast tracking the digital health revolution

Intervenants : Stuart HENDERSON (Accenture), Krishna CHERIAT (Head of Digital, Data and Analytics – Zoetis), Neil GOMEZ (System Senior Vice President for Digital and Human Expérience, CommonSpirit Health), Kaveh SAFAVI (Directeur de la gestion des affaires de santé, Accenture).

  • The Trade-Off Between Staying Secure and Staying Healthy

Intervenants : Robin RASKIN (Fondateur, Solving for Tech), Dr Bettina EXPERTON (PDG, Humetrix), Randy KELLOG (PDG, Omron Healthcare), Hassan A. TETTEH (Warfighter Health Mission Chief, Joint artificial intelligence center – Department of Defense).

  • Essential Technologies for the New Health Revolution

Intervenants : Nicole LAMBERT (Présidente, Myriad Genetic Laboratories), Adam PELLEGRINI (Vice-Président Transformation Consumer Innovation and Enterprise Virtual Care, CVS Health), Ashley TUAN (Vice President, Medical Devices, Mojo Vision).

  • Autonomous Transportation Moves Beyond the Vehicule

Intervenants : Sara LUCHIAN (Director Passenger Experience, Virgin Hyperloop)Lia THEODOSIOU-PISANELLI (Director of Partner Product & Programs, Aurora)Karl WEISS (Vice-Président et Directeur Général, Caterpillar).

  • Innovation never sleep

Intervenant : Pat LAVELLE (Président et CEO, Voxx International Corp)

  • Mobility Expérience for the Future and Today

Intervenant :  Ted CARDENAS (Vice-President of marketing, Pioneer’s Car Electronics)Schiro YAHARA (Président, Pionner).

  • Self-Driving Vehicles Moving Forward : Who Will Set the Rules ?

Intervenants : Jamie BOON (Directeur de l’innovation technologique, Toyota Amérique du Nord), Finch FULTON (Sous-secrétaire adjoint à la politique des transports des Etats-Unis), Rachel MACLEAN (Député du Royaume-Uni et sous-secrétaire d’Etat des transports), David QUINALTY (Head of Federal Policy & Government Affairs, Waymo).

Contact risingSUD : Louis ARNOULD, Chef de Projet Innovation Pôle Intelligence Economique

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Accélérateur, incubateur, pépinière

TRIBUNE | L’attractivité des territoires : un véritable tremplin pour l’emploi et la compétitivité

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La crise sanitaire que nous traversons a profondément mis à mal nos organisations et amené nombre d’actifs à évoluer et prendre des décisions structurantes qui impacteront leur avenir professionnel. Dans ce contexte, force est de constater que le sujet lié à la « décentralisation » des entreprises hors des grandes métropoles se positionne aujourd’hui comme une réalité concrète.

Accompagner cette transition pour donner un nouveau souffle à l’économie

C’est précisément sur ce point que les territoires ont un rôle central à jouer pour attirer de nouveaux talents et dynamiser l’économie et l’emploi local. En effet, si les actifs sont demandeurs de mobilité en région, encore faut-il qu’ils puissent y exercer une activité professionnelle en rapport avec leurs attentes, notamment dans les métiers à forte valeur ajoutée comme la technologie, les biotechs, la recherche, etc. Au regard de ces éléments, une bataille semble se profiler entre les différentes régions.

Miser sur la qualité des infrastructures

Une chose est sûre, la qualité des infrastructures est une composante clé de l’attractivité des territoires et peut même représenter une véritable marque de fabrique ou vitrine. Mais celle-ci ne peut s’improviser et nécessite à la fois des investissements massifs, une vision d’avenir et un savoir-faire éprouvé. Technopoles, infrastructures de transports, qualité des réseaux IT, espaces verts et offre culturelle sont autant de points clés qui permettront d’offrir des conditions de travail de premier plan aux entreprises et donc d’attirer de nouveaux talents à long terme.

Repenser les espaces de travail et infléchir la législation pour s’adapter à la nouvelle donne

La crise de la COVID 19 aura mis en avant la possibilité de travailler différemment. En effet, les notions de télétravail, de venue partielle au bureau et de travail hybride font désormais partie de notre quotidien. En ce sens, les territoires, accompagnés de promoteurs innovants, doivent repenser le lieu de travail et créer des bâtiments de nouvelle génération qui pourront accueillir dans des conditions de flexibilité uniques les talents d’aujourd’hui et de demain. Et penser les espaces de travail comme des lieux où favoriser collaboration et ingéniérie collective, des bases arrières de l’entreprise. Il est également essentiel de penser à créer des zones d’activités réellement inclusives qui permettent à la population de vivre au centre de zones d’activités attractives et prenant en compte les nouvelles attentes : écologie, bien-être, développement responsable, etc. Les territoires et les entreprises doivent peser de tout leur poids auprès des gouvernements pour que la législation travail s’adapte à ces nouveaux usages, condition essentielle de l’attractivité de notre pays dans un monde où les talents sont globalisés.

Encourager la fertilisation croisée des talents, source de croissance économique et d’innovation 

Enfin, un autre point clé à prendre en compte est directement lié à la capacité d’un écosystème à savoir travailler ensemble, toutes disciplines confondues, pour faire naître de nouvelles opportunités de collaboration sur un territoire, en particulier grâce à l’apport des centres de recherche à l’échelle régionale qui peuvent créer une fabuleuse émulation sur l’économie locale. Mais ce n’est pas tout, s’appuyer sur un tissu universitaire et un enseignement supérieur de qualité sera également l’assurance de cristalliser localement des compétences et talents qui formeront les élites de demain et donneront une véritable identité aux territoires régionaux. Il s’agit grâce à ces acteurs de transformer le modèle de croissance économique, social et environnemental des territoires.

À travers ces différents éléments, on comprend donc parfaitement l’importance pour les régions de renforcer leur attractivité pour se développer à long terme et répondre aux nouveaux défis auxquels nous devrons faire face.

par Dorothée Lamé-Laroche. directrice du développement de la technopole de Sophia Antipolis

 

 

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Sondage : Fin du cash, 7 français sur 10 utilisent le sans contact

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Crise sanitaire oblige, le sans contact est en forte hausse, c’est le mode de paiement privilégié des commerçants et des consommateurs.
Faisant déjà concurrence aux billets et aux monnaies avant la crise, signifie-t-il la fin du cash ? Les Français ont-ils adopté davantage le paiement par mobile ? C’est la question qu’OpinionWay a posées à 1 019 personnes pour VeraCash.

Explications.
Introduit en France il y a moins de 10 ans, le paiement sans contact s’est largement développé jusqu’à s’imposer comme une habitude bien ancrée chez les Français : plus de deux tiers déclarent qu’ils l’utilisaient déjà avant la pandémie (68%).
Plus de la moitié des utilisateurs rapporte avoir eu davantage recours au paiement sans contact avec la crise sanitaire (57%).
Le paiement par mobile s’est également accru.
Un Français sur dix déclare qu’il l’utilisait avant la crise (11%) et parmi ceux qui l’utilisaient, la moitié estime l’avoir fait davantage pendant la crise, surtout parmi des personnes, qui peuvent se permettre de s’offrir la technologie, plus âgées et plus aisées.
Les pièces de monnaie sont utilisées par moins de six Français sur dix (58%) et seuls 44% utilisent encore des chèques.

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