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[#Doc] HySiLabs : La technologie qui pourrait débloquer l’usage de l’hydrogène

Le développement de la filière hydrogène est limité à ce jour par des problématiques de stockage et de transport. En développant une solution de production dans des conditions identiques à celle des carburants conventionnels, HySiLabs fait sauter des verrous…

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Maintes fois primée, la société aixoise vient de finaliser un tour de table de 2 M€ auprès de différents partenaires. Sa valeur ajoutée est ailleurs … Le développement de sa filière hydrogène est limité à ce jour par des problématiques de stockage et de transport. En développant une solution de production dans des conditions identiques à celle des carburants conventionnels, HySiLabs fait sauter des verrous…

Énergie d’avenir ou chimère d’expert, l’atome le plus abondant de l’univers, le plus simple (il peut être produit à partir d’une grande variété de sources) et le plus léger du tableau de Mendeleïev, « fascine » depuis quelques années « et notamment en tant que vecteur énergétique d’avenir », a toujours défendu Pierre-Emmanuel Casanova, cofondateur avec Vincent Lôme d’HySiLabs. La société aixoise est à l’origine d’une technologie de production d’hydrogène, communément admise comme « de rupture » car elle permettrait de résoudre la problématique du transport et du stockage, deux sujets qui limitent aujourd’hui les développements de la filière (son utilisation à haute pression à température questionne. Extrêmement inflammable, il doit être stocké dans d’encombrants conteneurs pressurisés).
Pour comprendre les véritables apports de cette société qui à peine trois ans, il faut avoir en tête les points de blocage de cette énergie dont on dit qu’elle serait une excellente candidate pour la fourniture énergétique du futur.

96 % de l’hydrogène produit est industriel
La grande promesse de l’hydrogène est de pouvoir un jour s’insérer dans un système de production d’électricité d’origine renouvelable. À ce jour, 96 % des 60 millions de tonnes d’hydrogène produites chaque année dans le monde (soit autour de 2 % de la consommation mondiale d’énergie) sont produits à partir d’énergies fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) pour des raisons économiques (procédé de production le plus rentable).
L’industrie, qui l’utilise depuis une dizaine d’années, consomme 25 % de la production mondiale, essentiellement dans l’industrie chimique, le raffinage pétrolier ou le domaine spatial (l’hydrogène est notamment le carburant de lancement de la fusée Ariane depuis des décennies). L’industrie française en consomme pour sa part 900 000 tonnes par an ce qui la rend responsable à ce titre de 7,5 % des émissions françaises (selon l’Ademe).

Un rôle important dans le futur de l’énergie ?
La « fascination » dont l’hydrogène fait l’objet repose sur les espoirs qu’il porte en tant qu’éventuel substitut propre au pétrole mais aussi pour d’autres fonctions (à échéances bien moins lointaines) : comme moyen de stockage de l’énergie (notamment les surplus d’énergies renouvelables en vue de les réutiliser plus tard, ce qui n’est pas possible avec l’électricité), comme carburant pour permettre à des véhicules de rouler à l’électricité grâce à une pile à combustible.
La « mobilité hydrogène », ainsi est-elle nommée, paraît d’autant plus intéressante qu’un seul kg suffirait à assurer 100 km, et 3 minutes pour recharger. Or, c’est coûteux : 15 €/kg à ce jour (si les technologies sont prêtes pour être mises sur le marché, il faut passer à des échelles de production importantes pour les rendre compétitives).
Les industriels – à commencer par Alstom qui a signé en fin d’année dernière un contrat pour la fourniture d’ici à 2021 de 14 trains à l’hydrogène à l’autorité des transports du Land allemand de Basse-Saxe*-, soutiennent que ce gaz pourra être l’une des énergies propres du futur, à condition de décarboner complètement la chaîne de production. Par «décarboner », ils entendent ne plus produire par vaporeformage de gaz naturel (le cas actuellement) mais par électrolyse de l’eau à partir d’énergies renouvelables ou de vaporéformage de biométhane ou de gaz naturel associé à une technologie de captage et séquestration du CO2.

Train à hydrogène Alstom

Bus à hydrogène Van Hool

Bateau à hydrogène Energy Observer

 

 

 

 

 

Le prix à payer pour être une nation « Hydrogène »
Pour contribuer à l’élaboration du futur Plan national Hydrogène gouvernemental, l’Association française pour l’Hydrogène et les Piles à Combustible (AFHYPAC) et 13 acteurs industriels** fédérés au sein d’une « alliance hydrogène » ont présenté à l’occasion du salon HyVolution qui s’est tenu les 4 et 5 avril au Parc Floral de Paris, une étude prospective sur l’hydrogène décarboné dans laquelle il liste toutes les conditions pour que la France puisse compter parmi les nations « hydrogène » (décarbonné).
Et cela a un prix. Selon les auteurs, le déploiement d’une filière décarbonnée exigerait un investissement de 8 Md€ d’ici à 2028, soit 800 M€ par an pour développer les équipements, l’infrastructure, la mise à l’échelle des moyens de production et la R&D. Et surtout faire baisser les coûts de production. Ils réclament en outre un « cadre réglementaire stable, équitable et incitatif ». En contrepartie, ils se disent prêts à investir à hauteur de 1,5 Md€ en 2028 (contre 500 M€ actuellement).

Qu’apporte la technologie HySiLabs ?
« Notre technologie repose sur une réaction chimique brevetée qui permet de libérer à la demande en moins de 10 secondes une grande quantité d’hydrogène en mélangeant à pression atmosphérique et à température ambiante deux liquides facilement manipulables (hydrure de silicium et eau) dans un réacteur de conversion. Le gaz ne doit donc plus être stocké car il est généré au moment de sa consommation, ce qui permet de s’affranchir du transport », décrypte Pierre-Emmanuel Casanova, ingénieur comme son associé en biotechnologie, lui ayant complété son cursus par un master de management en Caroline du Nord (États-Unis). « Cette réserve d’hydrogène à l’état liquide permet d’imaginer une logistique de distribution facilement implémentable car similaire à celle des carburants d’aujourd’hui », poursuit-il.
Le premier apport de la technologie HySiLabs réside surtout dans la « révélation » d’une énergie, qui n’était pas identifiée comme telle : les hydrures de silicium, jusqu’alors utilisés comme coproduits dans l’industrie du silicone. Ce liquide transparent, inerte et très stable à température et pression ambiante, n’est de fait pas soumis aux réglementations sur le stockage et le transport de matières dangereuses. Et surtout, en produisant ce liquide à partir d’énergies renouvelables, cette solution s’inscrit dans la dynamique actuelle qui vise à remplacer les énergies fossiles.

Mobilité verte
Après avoir financé notamment avec ses prix les développements de sa technologie issue d’un transfert de la recherche publique via la SATT Sud-Est, HySiLabs a bouclé récemment un premier tour de table de 2 M€ auprès du Crédit Agricole Alpes Provence, de PACA Investissement, de R2V, d’InnoEnergy et de Bpifrance. Les fonds doivent alimenter la R&D, permettre de recruter (passer de 4 à huit salariés) et enrichir le portefeuille de brevets (objectif : déposer une dizaine de brevets). Á l’issue de ce tour de table, les deux associés restent majoritaires.
La start-up a déployé plusieurs démonstrateurs et est désormais en phase de pré-industrialisation (elle effectue des tests avec des acteurs de l’énergie, restés à la discrétion de l’entreprise).
Si les deux associés espèrent un jour pouvoir mettre à profit cette technologie au service d’une mobilité verte, ils visent des systèmes avec des besoins de puissances de l’ordre de la centaine de kilowatts : en supports de groupes électrogènes pour l’alimentation en puissance supérieure de sites isolés (montagnes, îles), pour des structures nécessitant une électricité très fiable (antennes relais, datacenters, hôpitaux), ou des flottes utilitaires (qui utilisent déjà des piles à combustible à hydrogène mais l’utilisation d’un électrolyseur, avec un apport d’énergie primaire ou du stockage haute pression, est encore nécessaire) etc.

Station service à hydrogène et véhicule roulant à l’hydrogène

Se positionner sur le marché de l’énergie nomade ou embarquée
« On se positionne sur les marchés de l’électroportativité à l’électromobilité avec une offre qui aura différentes puissances et autonomies. On se positionne là où la batterie n’est plus fiable quand on a besoin d’une puissance à des temps donnés. L’intérêt de l’hydrogène à ce niveau est qu’elle ne génère pas de maintenance, point faible des batteries, pas d’émissions et ne fait pas de bruit. On peut mettre le système à côté des habitations et l’utiliser en atmosphère confiné », précise le dirigeant, rappelant qu’il « vendra » des réacteurs et des services associés (pas du carburant !).
HySiLabs a opté, pour asseoir son développement, sur le codéveloppement avec des acteurs industriels par un système de licences ou de transfert de propriété intellectuelle, « ce qui permet de répondre parfaitement au besoin et de conserver la valeur ajoutée ».

Salut énergétique ?
Très abondante partout sur terre mais pas sous forme pure dans la nature, l’hydrogène n’est pas pour autant la réponse universelle à tous nos besoins. Ou du moins … pas tant que l’on ne sache pas capter les sources d’hydrogène naturel, comme on peut le faire avec un puits de pétrole, pose Pierre-Emmanuel Casanova.
De l’avis d’experts, l’hydrogène présenterait un CV imbattable dans le défi d’une économie « bas carbone ». Aussi parce qu’elle est le seul vecteur énergétique à pouvoir créer des « ponts » avec les énergies renouvelables, dont la production est par essence instable (le soleil ne brille pas toujours et le vent ne souffle pas tout le temps). Du coup, cette capacité à stocker toute l’énergie produite afin de la restituer au gré de la demande permet de comprendre pourquoi elle fascine autant…

— A.D —

* Dans le cas des trains à hydrogène : la pile à combustible fournit l’électricité au moteur par la combinaison de l’hydrogène, stocké dans des réservoirs placés sur le toit, à l’oxygène présent dans l’air. L’énergie provenant de la pile à combustible et qui n’est pas utilisée par la traction est stockée dans des batteries très puissantes lithium-ion, tout comme l’énergie cinétique de l’autorail pendant le freinage électrique.

** dont EDF, Engie, Total, Air liquide, Alstom, Michelin, SNCF, Hyundai, Toyota, CEA

 

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TRIBUNE : ‘’L’œil de risingSUD’’ : CES 2021 – Focus sur les tendances de demain sur la mobilité et la santé

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Du 11 au 14 janvier dernier, s’est tenu comme chaque année le plus grand salon mondial de l’innovation technologique : le Consumer Electronics Show, plus communément appelé le CES. Loin de l’habituelle agitation de Las Vegas, les acteurs de la tech se sont pour la première fois retrouvés en visioconférence, pandémie oblige. Pas de quoi faire peur à ces précurseurs de la tech, même si les interactions ont évidemment été plus difficiles dans ce contexte.
risingSUD y était et vous propose aujourd’hui le décryptage d’un échantillon de conférences sur les thèmes de la santé numérique et de la mobilité du futur.

  1. La santé numérique

Avec la pandémie de la COVID-19, c’est tout le milieu médical et hospitalier qui a été bouleversé et les nouvelles solutions de santé numérique ont connu un fort engouement et se sont retrouvées sur le devant de la scène. La digitalisation des soins médicaux, la gestion des données qui en découle ainsi que les questions de vie privée et de transparence se sont retrouvées au centre de l’attention lors du CES version 2021.

Ces nouvelles manières d’appréhender la santé permettent de répondre aux problèmes majeurs que suscitent le secteur. Aloha MCBRIDE, Global Health Leader à Ernst & Young (EY), met en avant le coût trop élevé des soins et leur accès inégal selon les pays.  Elle illustre son propos avec un chiffre : l’espérance de vie dans les pays les moins développés est en moyenne de 62 ans contre 81 ans dans les pays développés. Si la pandémie actuelle a mis en lumière les lacunes des systèmes de santé des pays du monde entier, Randy KELLOG, PDG de Omron Healthcare, affirme qu’elle a aussi obligé ceux-ci à se tourner vers de nouvelles solutions comme la télémédecine. L’autre perspective d’avenir pour le secteur c’est l’usage de l’intelligence artificielle (IA) qui, comme l’explique Kerry HARESIGN, Directrice de Technology & Standards, permet un abaissement des coûts et une amélioration du traitement des patients.

Le futur de la médecine est axé sur le numérique, et le CES a donné un coup de projecteur sur certaines entreprises particulièrement innovantes dans le secteur.  Ashley TUAN, Vice President Medical Devices de Mojo Vision a présenté une lentille de contact connectée. Cette dernière affiche via un écran miniature des images ou du texte au centre du champ de vision pour décrire à la personne l’environnement dans lequel elle se trouve.

Charles FISHER, expose la technologie « Digital Twin » qui, selon lui, va révolutionner les essais cliniques qu’il juge « trop longs et trop coûteux ». Cette technologie combine l’apprentissage automatique (permis par l’IA) et l’usage de données pour diviser par deux à la fois la durée des essais et le nombre de patients testés.

Parmi les innovations médicales présentées au CES, on retrouve aussi celle pensée par Brainworks pour mesurer les symptômes de la COVID-19. Selon Philip ALVELDA, le PDG de la société, la technologie « permet de mesurer automatiquement vos signes vitaux à l’aide de l’appareil photo de votre téléphone » et vous propose un questionnaire complémentaire diagnostiquant vos symptômes. Le PDG souhaiterait par la suite utiliser cette technologie pour fournir un « pass santé » donnant l’accès ou non à des lieux partagés tels que les entreprises ou les écoles.

Toutes ces innovations présentent un fort intérêt mais nécessitent l’utilisation des données de santé des patients. Dr Bettina EXPERTON, PDG de Humetrix, vante la télémédecine mais rappelle qu’elle se fait souvent en interaction avec un médecin qui ne connaît pas le patient. Elle ajoute : « plus les données partagées avec ce médecin seront nombreuses et précises, plus il sera en mesure de prescrire le traitement adapté ». Les innovations mentionnées ci-dessus fonctionnent grâce aux données et les difficultés gravitant autour de ce sujet sont nombreuses. Selon Pat BAIRD, Regulatory Head of Global Software Standards chez Philips, une difficulté essentielle et propre aux données médicales réside dans leur qualité. Il explique que chaque donnée est biaisée et que pour qu’elle soit valable et utilisable, il est primordial de savoir comment, quand et sur quel patient elle a été extraite.

Chirstina SILCOX, travaillant au département de santé numérique au Duke-Margolis Center for Health Policy le dit clairement : « les données c’est compliqué pour l’instant ». Krishna CHERIAT, Head of Digital, Data and Analytics à Zoetis, précise que les fuites de données ont provoqué une défiance croissante de la part des citoyens envers les nouvelles technologies. Les données sont au cœur du progrès médical et leur partage, leur stockage et leur utilisation nécessitent de multiples améliorations.  Certaines entreprises axent d’ailleurs leur développement sur la sécurisation et le stockage des données, c’est le cas de Randy KELLOG, PDG de Omron Healthcare qui investit fortement sur la sécurisation du déplacement des données. Il en est de même pour Bettina EXPERTON et son entreprise Humetrix qui chiffre les données et les stocke uniquement sur leurs appareils en local et non sur le Cloud.

La sécurisation des données est un sujet sur lequel les entreprises s’investissent mais le problème c’est qu’elles se confrontent à une forte défiance des patients et des consommateurs. Pour renouer avec leur confiance, Jesse EHRENFELD, Président du conseil de la Trustees-American Medical Association, préconise d’instaurer un cadre réglementaire très précis autour de l’utilisation des données. Selon Neil GOMEZ, System Senior Vice President for Digital and Human Experience à CommonSpirit Health, la transparence est le meilleur moyen d’instaurer une relation de confiance, « il est de notre responsabilité d’informer les patients et consommateurs de l’utilisation qui est faite de leurs données ».

Neil GOMEZ place beaucoup d’espoir dans ces nouvelles solutions et pensent qu’elles permettront de personnaliser les soins octroyés aux patients. De son côté, Pat BAIRD espère que l’IA servira à réhumaniser les soins de santé en déchargeant les médecins des tâches qui pourront alors être exécutés par les machines.

En résumé, les problèmes autour de l’IA et des données sont divers mais les opportunités et bénéfices attendus dans le secteur sont immenses.

En région Sud, certaines entreprises présentes au CES cette année se positionnent sur ces défis. C’est le cas de Sensoria Analytics avec sa solution logicielle CardioSensys qui simplifie la détection de maladies cardiovasculaires et évite des accidents mortels ; et Xrapid avec ses 2 solutions awardés à savoir xRblood (un appareil de test sanguin à domicile) et xHale (un masque facial intelligent, léger et confortable offrant un fort niveau de protection).

  1. La mobilité du futur

Véhicules intelligents et connectés, modes de transports révolutionnaires, engins de chantier autonomes, mais aussi optimisation du trafic et des flux de mobilité… Les idées pour optimiser nos déplacements et améliorer notre bien-être ne manquent pas et devraient rapidement envahir notre quotidien.

Si les entreprises développent des produits différents, elles ont, en revanche, toutes le même leitmotiv pour y arriver : l’innovation. C’est le cas de Pioneer, multinationale initialement réparateur d’autoradio qui développe désormais des plateformes intelligentes et connectées. La société déploie des technologies bardées de caméras et de capteurs qui permettent d’adapter la vitesse d’un véhicule selon le trafic ou la topographie de la route. Ces technologies sont capables de repérer des obstacles, y compris dans les angles morts, et ainsi faire adopter les bons réflexes à la voiture. Schiro YAHARA, Président de l’entreprise, se félicite de la capacité de ses ingénieurs à s’adapter aux nouvelles technologies, exploitant au mieux les possibilités offertes par le Bluetooth ou la Wifi.

Pat LAVELLE, PDG de Voxx International Corp estime que l’innovation est vitale pour l’évolution de son entreprise car elle permet de répondre rapidement aux besoins. A sa création, en 1960, Voxx International Corp était spécialisée dans les alarmes de voiture, elle est désormais une référence mondiale des systèmes audios et vidéos embarqués.

Outre les sociétés historiques, de nouvelles entreprises se démarquent grâce à leurs innovations. C’est le cas de Virgin Hyperloop qui utilise la lévitation magnétique pour soulever et propulser une capsule évoluant dans des tubes sous vide. Si ces capsules conduisent moins de personnes que les modes de transports en commun existants, leur rapidité permet de combler ce déficit.

La société Aurora, fondée en 2017, s’est positionnée de son côté sur la conduite autonome, notamment dans le secteur de la logistique. Elle vient de racheter la division « conduite autonome » d’Uber et elle développe actuellement un capteur permettant d’analyser la vitesse des autres véhicules, y compris sur de grandes distances.

L’innovation est une part essentielle de la réussite sur le marché de la mobilité du futur mais la nécessité d’avoir des partenariats solides n’en n’est pas moins importante. En effet, à écouter les intervenants, on se rend vite compte de l’importance des GAFA dans le secteur. Ainsi, si Pat LAVELLE loue les partenariats historiques qui permettent à son entreprise de changer de secteurs plus facilement, il met l’accent sur le récent partenariat signé avec Amazon qui favorise l’extension de son réseau de distribution. Amazon se positionne comme un acteur clé du marché via le soutien qu’elle apporte à Aurora et Pioneer tandis que Google soutient de son côté Waymo, principal concurrent de Tesla sur le marché des voitures connectées et autonomes. YouTube ou Apple signent eux des contrats avec des constructeurs qui développent ainsi des voitures offrant les mêmes services qu’un smartphone.

Si l’imagination de ces entreprises n’a pas de limite, un facteur les freine encore dans leurs ambitions, au grand damne de leurs dirigeants : la législation. Finch FULTON, sous-secrétaire adjoint à la politique des transports des Etats-Unis et Rachel MACLEAN, sous-secrétaire d’Etat aux transports du Royaume-Uni, ont parfois dû tempérer les ardeurs des entrepreneurs, tout en mettant en avant les mesures mises en place par leurs gouvernements respectifs. Outil de mise en place de la décarbonation et présentant des avantages économiques et sociaux, les véhicules autonomes intéressent les décideurs politiques même si, comme le précise Finch FULTON, le secteur manque de transparence. Il souligne qu’il est essentiel que les entreprises partagent leurs recherches afin de gagner la confiance des consommateurs et faire adopter des règlementations. Son gouvernement a d’ailleurs récemment créé un site internet pour que les entreprises publient leurs recherches.

Au Royaume-Uni, le gouvernement regarde avec intérêt un marché qu’il estime à 47,5 milliards d’euros d’ici 2035 et 38 000 emplois à la clé. Rachel MACLEAN souligne les actions du gouvernement qui a mis en place un programme de soutien à l’innovation des transports et qui réfléchit actuellement à créer des voies réservées aux véhicules autonomes sur les autoroutes du pays.

Du côté des entreprises, David QUINALTY, Head of federal policy and governement affairs de Wayco apprécie le cadre légal qui permet à son entreprise de mener des essais réguliers de camions autonomes entre Dallas et Phoenix mais réfute les critiques internationales accusant les Etats-Unis d’être trop souples sur les normes sécuritaires des tests de véhicules autonomes. Par ailleurs, il estime que les politiques ont souvent du retard et se montrent trop frileux pour adopter de nouvelles normes. Il ajoute qu’une réglementation favorable est facteur de compétitivité pour le pays et que la concurrence saine du secteur assure des progrès sécuritaires. Finch FULTON rappelle que 50% des tests mondiaux de véhicules autonomes se font aux Etats-Unis.

Entre les fortes ambitions et innovations des acteurs et le besoin de garanties sécuritaires des politiques, la mobilité du futur n’a pas fini de faire parler d’elle. Une situation pleine d’espoir, résumée par David QUINALTY d’un malicieux « be quick but don’t worry » (soyez rapide mais ne vous inquiétez pas).

Dans notre région, plusieurs de nos entreprises ont fait parler d’elles au CES version 2021 : Green Systems Automotives, Maca et Kid’Venture.
La première pour sa Green Box Evo, un dispositif embarqué de conversion aux biocarburants pour deux-roues motorisés ; la seconde pour sa solution Eleven, un véhicule à écollage vertical électrique et alimenté par hydrogène, et enfin la troisième pour sa remorque innovante et connectée ECRINS pour le déplacement familial à vélo. 

Conférences écoutées :

  • Trust and The Impact of AI on Health Care

Intervenants : Kerry HARESIGN (Directrice Technology &Standards, Consumer Technology Association), Pat BAIRD (Regulatory Head of Global Software Standards, Philips), Jesse EHRENFELD (Président du conseil, Trustees-American Medical Association) et Chirstina SILCOX (Policy Fellow – Digital Health, Duke-Margolis Center for Health Policy).

  • Next-gen technologies to Transform Health Care

Intervenants : Jill GILBERT (Productrice du sommet « santé numérique » du CES), Philip AVELDA (PDG, Brainworks Foundry, Inc.), Charles FISHER (PDG, Unlearn.AI) et Aloha MCBRIDE (Global Health Leader, Ernst & Young).

  • Fast tracking the digital health revolution

Intervenants : Stuart HENDERSON (Accenture), Krishna CHERIAT (Head of Digital, Data and Analytics – Zoetis), Neil GOMEZ (System Senior Vice President for Digital and Human Expérience, CommonSpirit Health), Kaveh SAFAVI (Directeur de la gestion des affaires de santé, Accenture).

  • The Trade-Off Between Staying Secure and Staying Healthy

Intervenants : Robin RASKIN (Fondateur, Solving for Tech), Dr Bettina EXPERTON (PDG, Humetrix), Randy KELLOG (PDG, Omron Healthcare), Hassan A. TETTEH (Warfighter Health Mission Chief, Joint artificial intelligence center – Department of Defense).

  • Essential Technologies for the New Health Revolution

Intervenants : Nicole LAMBERT (Présidente, Myriad Genetic Laboratories), Adam PELLEGRINI (Vice-Président Transformation Consumer Innovation and Enterprise Virtual Care, CVS Health), Ashley TUAN (Vice President, Medical Devices, Mojo Vision).

  • Autonomous Transportation Moves Beyond the Vehicule

Intervenants : Sara LUCHIAN (Director Passenger Experience, Virgin Hyperloop)Lia THEODOSIOU-PISANELLI (Director of Partner Product & Programs, Aurora)Karl WEISS (Vice-Président et Directeur Général, Caterpillar).

  • Innovation never sleep

Intervenant : Pat LAVELLE (Président et CEO, Voxx International Corp)

  • Mobility Expérience for the Future and Today

Intervenant :  Ted CARDENAS (Vice-President of marketing, Pioneer’s Car Electronics)Schiro YAHARA (Président, Pionner).

  • Self-Driving Vehicles Moving Forward : Who Will Set the Rules ?

Intervenants : Jamie BOON (Directeur de l’innovation technologique, Toyota Amérique du Nord), Finch FULTON (Sous-secrétaire adjoint à la politique des transports des Etats-Unis), Rachel MACLEAN (Député du Royaume-Uni et sous-secrétaire d’Etat des transports), David QUINALTY (Head of Federal Policy & Government Affairs, Waymo).

Contact risingSUD : Louis ARNOULD, Chef de Projet Innovation Pôle Intelligence Economique

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Accélérateur, incubateur, pépinière

TRIBUNE | L’attractivité des territoires : un véritable tremplin pour l’emploi et la compétitivité

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La crise sanitaire que nous traversons a profondément mis à mal nos organisations et amené nombre d’actifs à évoluer et prendre des décisions structurantes qui impacteront leur avenir professionnel. Dans ce contexte, force est de constater que le sujet lié à la « décentralisation » des entreprises hors des grandes métropoles se positionne aujourd’hui comme une réalité concrète.

Accompagner cette transition pour donner un nouveau souffle à l’économie

C’est précisément sur ce point que les territoires ont un rôle central à jouer pour attirer de nouveaux talents et dynamiser l’économie et l’emploi local. En effet, si les actifs sont demandeurs de mobilité en région, encore faut-il qu’ils puissent y exercer une activité professionnelle en rapport avec leurs attentes, notamment dans les métiers à forte valeur ajoutée comme la technologie, les biotechs, la recherche, etc. Au regard de ces éléments, une bataille semble se profiler entre les différentes régions.

Miser sur la qualité des infrastructures

Une chose est sûre, la qualité des infrastructures est une composante clé de l’attractivité des territoires et peut même représenter une véritable marque de fabrique ou vitrine. Mais celle-ci ne peut s’improviser et nécessite à la fois des investissements massifs, une vision d’avenir et un savoir-faire éprouvé. Technopoles, infrastructures de transports, qualité des réseaux IT, espaces verts et offre culturelle sont autant de points clés qui permettront d’offrir des conditions de travail de premier plan aux entreprises et donc d’attirer de nouveaux talents à long terme.

Repenser les espaces de travail et infléchir la législation pour s’adapter à la nouvelle donne

La crise de la COVID 19 aura mis en avant la possibilité de travailler différemment. En effet, les notions de télétravail, de venue partielle au bureau et de travail hybride font désormais partie de notre quotidien. En ce sens, les territoires, accompagnés de promoteurs innovants, doivent repenser le lieu de travail et créer des bâtiments de nouvelle génération qui pourront accueillir dans des conditions de flexibilité uniques les talents d’aujourd’hui et de demain. Et penser les espaces de travail comme des lieux où favoriser collaboration et ingéniérie collective, des bases arrières de l’entreprise. Il est également essentiel de penser à créer des zones d’activités réellement inclusives qui permettent à la population de vivre au centre de zones d’activités attractives et prenant en compte les nouvelles attentes : écologie, bien-être, développement responsable, etc. Les territoires et les entreprises doivent peser de tout leur poids auprès des gouvernements pour que la législation travail s’adapte à ces nouveaux usages, condition essentielle de l’attractivité de notre pays dans un monde où les talents sont globalisés.

Encourager la fertilisation croisée des talents, source de croissance économique et d’innovation 

Enfin, un autre point clé à prendre en compte est directement lié à la capacité d’un écosystème à savoir travailler ensemble, toutes disciplines confondues, pour faire naître de nouvelles opportunités de collaboration sur un territoire, en particulier grâce à l’apport des centres de recherche à l’échelle régionale qui peuvent créer une fabuleuse émulation sur l’économie locale. Mais ce n’est pas tout, s’appuyer sur un tissu universitaire et un enseignement supérieur de qualité sera également l’assurance de cristalliser localement des compétences et talents qui formeront les élites de demain et donneront une véritable identité aux territoires régionaux. Il s’agit grâce à ces acteurs de transformer le modèle de croissance économique, social et environnemental des territoires.

À travers ces différents éléments, on comprend donc parfaitement l’importance pour les régions de renforcer leur attractivité pour se développer à long terme et répondre aux nouveaux défis auxquels nous devrons faire face.

par Dorothée Lamé-Laroche. directrice du développement de la technopole de Sophia Antipolis

 

 

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Sondage : Fin du cash, 7 français sur 10 utilisent le sans contact

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Crise sanitaire oblige, le sans contact est en forte hausse, c’est le mode de paiement privilégié des commerçants et des consommateurs.
Faisant déjà concurrence aux billets et aux monnaies avant la crise, signifie-t-il la fin du cash ? Les Français ont-ils adopté davantage le paiement par mobile ? C’est la question qu’OpinionWay a posées à 1 019 personnes pour VeraCash.

Explications.
Introduit en France il y a moins de 10 ans, le paiement sans contact s’est largement développé jusqu’à s’imposer comme une habitude bien ancrée chez les Français : plus de deux tiers déclarent qu’ils l’utilisaient déjà avant la pandémie (68%).
Plus de la moitié des utilisateurs rapporte avoir eu davantage recours au paiement sans contact avec la crise sanitaire (57%).
Le paiement par mobile s’est également accru.
Un Français sur dix déclare qu’il l’utilisait avant la crise (11%) et parmi ceux qui l’utilisaient, la moitié estime l’avoir fait davantage pendant la crise, surtout parmi des personnes, qui peuvent se permettre de s’offrir la technologie, plus âgées et plus aisées.
Les pièces de monnaie sont utilisées par moins de six Français sur dix (58%) et seuls 44% utilisent encore des chèques.

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